06/12/2024
Suspecté du meurtre d’Alban Gervaise en mai 2022 à Marseille, Mohamed L. va-t-il être déclaré pénalement irresponsable ? C’est ce qui se dessine après la troisième expertise psychiatrique du suspect rendue fin novembre. Cette dernière conclut à une «abolition totale du discernement» du mis en cause. Les deux premières expertises psychiatriques avaient abouti à la même conclusion, la première mettant en exergue une «bouffée délirante aiguë» du meurtrier présumé le jour des faits.
Le Figaro
04/10/2023
INFO LE FIGARO – Une deuxième expertise psychiatrique confirme «l’abolition totale du discernement» du suspect, Mohamed L. Ce dernier pourrait ne jamais être jugé.
Mis en examen pour le meurtre d’Alban Gervaise, Mohamed L., 24 ans, sera-t-il jugé par une cour d’assises ? Une expertise psychiatrique de mai 2023 conclut à une «abolition totale» de son discernement, confirmant une première expertise de janvier ayant mis en exergue une «bouffée délirante aiguë» le jour de l’attaque.
Le suspect est aujourd’hui hospitalisé en psychiatrie au sein d’une unité pour malades difficiles (UMD), sous le régime de la détention. Une troisième expertise psychiatrique du suspect doit avoir lieu. À l’issue de l’enquête, la juge d’instruction décidera si le suspect est accessible ou non à une sanction pénale.
«S’il est déclaré irresponsable, il peut être dehors dans un ou deux ans et je n’aurai aucune information sur le devenir de celui qui a tué mon mari. C’est extrêmement anxiogène», explique Christelle Gervaise, l’épouse du médecin militaire. «Moi je suis condamnée à la perpétuité, à me demander où il est. Je ne vois pas comment je peux dire ça à mes enfants. Je suis condamnée à vie à guetter les journaux, à scruter qu’il n’a pas tué quelqu’un, à avoir peur pour moi et mes enfants et pour les gens en général», poursuit-elle, très émue.
(…) Le Figaro
Marseille : il y a 1 an, le médecin militaire Alban Gervaise était égorgé “au nom d’Allah” devant l’école de ses enfants par Mohamed L. ; ce crime avait été entouré d’une omerta médiatique quasi totale (MàJ)
C’était le 10 mai, il y a un an. Ce soir-là, Alban Gervaise se rend à l’école pour aller chercher ses deux enfants de 3 et 7 ans au lycée privé Sévigné, dans le XIIIe arrondissement de Marseille. À l’arrière de la voiture se trouve sa dernière fille, âgée de seize mois. Un jour comme les autres, en somme, mais qui se soldera par un événement qui brisera la vie d’une famille entière. À peine sorti de sa voiture, le médecin militaire de 41 ans est en effet attaqué par un forcené qui le lacère de coups de couteau aux cris de « Allah akbar ». Avertis par des passants, la police et les marins-pompiers de Marseille interviennent, mais il est déjà trop tard. Alban Gervaise succombera à ses blessures dix jours plus tard.
Un an plus tard, qui se souvient encore de ce dramatique assassinat ? Un père de famille qui meurt, « blessé à la gorge », selon la formule consacrée – égorgé, le terme est un peu trop connoté, n’est-ce pas ? -, au nom d’Allah… il n’y a pas de quoi émouvoir les foules ! Autant, pour Samuel Paty, on avait encore de la compassion à revendre. Deux ans plus tard, les esprits se seraient habitués et l’affaire a été classée au rang de simple fait divers. Et comme dans tous les faits divers de ce type, l’expertise psychiatrique du suspect, Mohammed L., âgé de 23 ans, a conclu à une « abolition totale du discernement ».
Comme il y a un an, la discrétion médiatique est de mise. À l’exception de quelques rares médias (CNews, BFM TV), la mort du médecin militaire semble ne pas intéresser. Au fond, a-t-elle vraiment intéressé ? Problème de calendrier, tout d’abord, comme l’avait souligné, à l’époque, ici même, Marc Baudriller : ce n’était pas le moment d’agiter les peurs, un mois seulement avant les élections législatives… Deuxième souci : le profil du tueur. Trop sensible, encore une fois ! La liste des victimes des « fous d’Allah » ne cesse de s’allonger année après année, mais qu’importe. Surtout ne pas stigmatiser, surtout ne pas généraliser, surtout ne pas dénoncer. Vient enfin le profil du disparu : catholique, militaire, époux et père de famille, Alban Gervaise n’était sans doute pas la bonne victime.
(…) Boulevard Voltaire
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