(…) C’est donc en toute confiance, pensant à une formalité, que 89 membres de ce collectif – des septuagénaires et des octogénaires essentiellement, pour beaucoup nés en Algérie, mais aussi quelques jeunes, désireux d’aller sur les pas de leurs ancêtres – sont allés demander un visa dans leur consulat respectif pour un voyage prévu du 22 au 29 septembre. Les 32 personnes qui avaient fait cette demande avant l’été ont obtenu ce visa. Les 57 autres, en revanche, se sont vus opposer une fin de non-recevoir. Il leur avait pourtant été explicitement dit, au moment du dépôt, en août, qu’ils étaient « tout à fait dans les délais ». Que s’est-il donc passé ? Quel changement de pied de la part du gouvernement algérien ? Certains consulats (Montpellier, Metz, Lille, Lyon, Nanterre, Pontoise, Nice) ont signifié le refus du ministère des Affaires étrangères d’Algérie, sans exciper d’aucun motif. À Marseille, le consulat est carrément resté muet, ne répondant à aucun mail ou appel téléphonique des voyageurs inquiets de ne pas voir arriver leur visa.
C’est Air Algérie qui, la veille du départ, a signalé ce rejet aux intéressés, refusant par la même occasion de rembourser le billet, le refus de visa ne faisant pas partie, selon la compagnie, des motifs de remboursement prévus. Pour les membres du collectif refoulé, la note est donc salée : le prix du visa, soit 110 €, les billets d’avion et les arrhes de l’hôtel. Lorsque les voyageurs des Bouches-du-Rhône sont allés récupérer, dépités, leur passeport au consulat, il leur a été répondu que « le peuple algérien était souverain et [qu’]il avait le droit de décider qui entrait chez lui » (sic). Rappelons qu’en France, tous les refus d’accorder un visa à un étranger doivent être motivés. Le consulat d’Algérie à Marseille, sollicité par Boulevard Voltaire, n’a donné à ce jour aucune réponse.
À défaut d’entretenir lui-même ces tombes, et d’exiger de l’Algérie qu’elles ne soient pas profanées – rappelons que ces morts sont… français ! -, l’État ne peut-il au moins obtenir que les bonnes volontés soucieuses d’honorer leurs ancêtre – nos ancêtres – aient accès à ces sépultures ? Ou, comme d’habitude, cette nouvelle couleuvre va-t-elle être avalée silencieusement ?
www.bvoltaire.fr
Note : la France finira par faire du ménage chez elle et chez les autres, et après elle retrouvera sa souveraineté
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