Claire, 26 ans, a vécu ce que redoutent de nombreuses femmes : être suivie dans la rue par un prédateur sexuel. Samedi 11 novembre, cette jeune femme a été violée dans le hall de son immeuble, dans le centre de Paris. Avec un courage qui force l’admiration, elle a accepté de nous raconter cette journée qui a bouleversé sa vie. «J’ai envie de parler pour prévenir les femmes qu’on n’est plus en sécurité en France, même dans un quartier qui ne craint pas», précise-t-elle. Le 11 novembre, vers 16h30, Claire revient du Monoprix avec ses sacs de courses. Cette consultante vit dans une petite rue calme du 8e arrondissement, non loin du parc Monceau. Elle doit ensuite rejoindre son petit ami pour la soirée. «J’ai tapé le code de ma porte, j’ai marché cinq mètres dans mon hall et j’ai entendu des bruits de pas derrière moi. Je me suis retrouvée plaquée au sol. Je n’ai pas compris ce qu’il se passait», témoigne Claire. Son agresseur lui met une main sur la bouche. «Je hurlais mais il m’étranglait de plus en plus. Il m’a dit : ”Tais-toi sinon je vais te tuer”», poursuit-elle.
Trente minutes interminables
Au départ, la jeune femme pense que l’homme veut «juste» lui voler son sac et son téléphone. Mais elle comprend rapidement qu’il est animé par d’autres intentions. «Tu vas faire ce que je te dis, je vais te b*», lui assène l’individu. Terrorisée, Claire trouve néanmoins la force de se débattre. Pendant la lutte, la bouteille de vin qu’elle venait d’acheter se fracasse contre le sol. «On se roulait par terre dans des bouts de verre. Il continuait de m’étrangler, je sentais que je m’épuisais. Je me suis dit : ”soit je meurs, soit je fais ce qu’il dit”», relate Claire. À chaque instant, elle prie pour qu’un voisin rentre ou sorte. Mais ce n’est pas le cas. «J’entendais des pas de gens qui passaient dans la rue à cinq mètres de moi», se souvient-elle.
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Si Claire se confie au Figaro, c’est aussi parce qu’elle ressent une immense colère. «Si cette OQTF (obligation de quitter le territoire français, NDLR) avait été exécutée , ça ne serait pas arrivé. Toutes les semaines, on entend des histoires avec des femmes agressées par des personnes soumises à des OQTF ou qui sont récidivistes. Ce n’est pas normal, ce n’est pas un sujet qu’on doit laisser passer. Il faut faire bouger les choses d’un point de vue politique», estime la jeune femme.
Parmi ses objectifs aujourd’hui : «alerter les femmes concernant l’insécurité et donner des conseils à celles qui vont subir ce genre de choses». «Après la déposition à la police, on se sent très seule. Il y a un manque de suivi. On ne sait pas à quel avocat s’adresser, à quel psy…. Ça pourrait être intéressant de lancer une application pour proposer des solutions. J’aimerais aussi créer un podcast avec des témoignages de femmes qui ont vécu ce genre d’agressions et qui racontent leur reconstruction», ambitionne Claire.
Le Figaro
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