Une "petite" cellule de coordination pourrait être établie à Kyiv.
"Les ministres se sont mis d'accord pour porter à 75.000 l'objectif" de formation de troupes ukrainiennes, a déclaré M. Borrell, à l'issue d'une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères à Bruxelles.
Cette formation "doit être plus courte et adaptée aux besoins de l'Ukraine", et pour ce faire, une "petite" cellule de coordination pourrait être établie à Kyiv, a-t-il ajouté. Il n'y a toutefois pas encore d'accord formel sur ce point, plusieurs Etats membres, comme la Hongrie, étant très réticents à toute présence militaire européenne en Ukraine, même s'il s'agit de simples instructeurs, a-t-on souligné de source diplomatique.
"Nous avons décidé de faire cette formation aussi près que possible de la frontière ukrainienne, mais pas sur le sol ukrainien", a souligné M. Borrell devant la presse.
La France avait provoqué un choc fin février en affirmant "ne pas exclure" l'envoi de troupes occidentales en Ukraine, reconnaissant toutefois qu'il n'existait pas de "consensus" à l'heure actuelle.
M. Borrell a également de nouveau lancé un appel à la levée des restrictions imposées par les Occidentaux sur l'utilisation des armes qu'ils fournissent à l'Ukraine. Peu avant le début de la réunion, il avait jugé "ridicules" les craintes d'escalade avancées par les pays se refusant à lever ces restrictions, avant de les qualifier de "légitimes", à l'issue de la réunion.
"Nous ne sommes pas en guerre avec Moscou"
"Je pense qu'il est ridicule de dire qu'en permettant de viser des cibles à l'intérieur du territoire russe cela signifie être en guerre avec Moscou. Nous ne sommes pas en guerre avec Moscou", a affirmé vendredi matin l'ancien ministre espagnol.
Ces commentaires lui ont attiré les foudres de Berlin.
"Vers la fin de son mandat, les déclarations de M. Borrell sont de plus en plus étranges. Une chose est claire: il parle de moins en moins en faveur de l'Union européenne mais de plus en plus pour lui-même", a-t-on indiqué de source proche du gouvernement allemand.
Le mandat de M. Borrell doit s'achever en novembre ou décembre, avec l'entrée en fonction de la nouvelle Commission européenne.
Face aux récentes attaques aériennes russes, l'Ukraine a de nouveau demandé à ses alliés de lever les restrictions sur l'utilisation de leurs armes. Berlin et Washington s'y opposent, redoutant une confrontation avec Moscou.
Le chef de la diplomatie européenne a par ailleurs de nouveau plaidé pour une accélération des livraisons d'armes à l'Ukraine par les pays de l'UE, après un appel en ce sens lancé jeudi par le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba.
En ce qui concerne les munitions, dont les obus d'artillerie que l'Ukraine réclame avec insistance, M. Borrell a assuré que l'UE avait rempli fin août 65% de son objectif de livrer à Kyiv un million d'obus avant la fin de l'année.
Source
Commenter cet article