Les Jeux olympiques, c’est un défi sportif mais également un défi sécuritaire. Au lendemain de la fin de la Coupe du monde de rugby, en octobre dernier, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, l’annonçait : « Pour gagner un grand événement sportif, il faut à la fois des médailles, gagner des matchs. Et puis il faut gagner, en dehors des matchs, la sécurité. » Le fiasco de la finale de la Ligue des champions au stade de France, en mai 2022, a montré que des failles dans la sécurité peuvent éclipser le sport.
Avec des Jeux organisés au coeur de la ville, le défi est d’autant plus important. Dans toute l’agglomération parisienne, le « plan zéro délinquance »mobilise donc depuis novembre 2022 de nombreuses patrouilles chaque jour. La préfecture avait déjà noté une baisse entre le lancement de ces opérations et la fin de l’année 2023. Selon nos informations, cette tendance s’est encore accentuée en ce début 2024. Le Parisien s’est procuré les chiffres des cinq premiers mois de l’année – par rapport aux cinq premiers mois de 2023 – qui devraient être dévoilés à la presse ce vendredi 21 juin.
Le principal recul de la délinquance dans Paris intra-muros concerne les atteintes aux biens : une baisse de 10,6 %, soit 7 811 faits en moins. Dans le détail, ce sont les vols par ruse, c’est-à-dire, par exemple, en usant d’une fausse qualité – agent EDF ou policier – qui sont le plus impactés par cette lutte contre la délinquance. Ils ont baissé de 34,6 %, soit 75 faits en moins. Les vols à main armée ont chuté de 29 %, soit 9 faits en moins. Les cambriolages sont aussi moins nombreux avec 14,9 % de faits en moins, soit 1 135 vols par effraction. Concernant les destructions ou dégradations de biens, comme les incendies de voitures, elles baissent de 22,9 %, ce qui représente 1 257 faits en moins.
Les atteintes volontaires à l’intégrité physique sont également en recul dans la capitale. Une baisse de 5 % a été notée, soit 888 faits en moins. Les violences crapuleuses, c’est-à-dire avec l’objectif de détrousser la personne qui en est victime, ont chuté de 12,8 %, soit 494 faits en moins. Les violences non crapuleuses diminuent de 7,1 %, soit 655 faits en moins. Cette tendance observée sur la capitale est également celle constatée dans l’ensemble de l’agglomération parisienne (Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine). […]
Pour continuer sur cette lancée, de nouveaux renforts sont arrivés. Depuis le 17 juin, une cinquantaine d’unités de forces mobiles (CRS ou gendarmes mobiles) – soit 3 000 policiers ou gendarmes supplémentaires – prêtent main-forte aux policiers de la préfecture de police pour sécuriser les rues de Paris et de sa petite couronne. Ils patrouillent à proximité des sites olympiques, des lieux touristiques mais également dans les transports en commun. Les patrouilles ont ainsi été triplées, passant de 100 à 300 chaque jour. […]
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