Depuis ce vendredi matin, Chine mène des opérations militaires navales et aériennes d’encerclement de Taïwan.
L’armée chinoise annonce ce vendredi poursuivre ses manœuvres autour de Taïwan, des exercices qui visent à évaluer la capacité de ses forces à "s’emparer du pouvoir" dans l’île. Des bombardiers ont effectué plusieurs simulations d’attaques en coordination avec des navires de guerre à l’est de Taïwan, a rapporté la télévision d’État chinoise CCTV.
Ces manœuvres militaires, prévues pour durer deux jours, ont été lancées jeudi dans le détroit de Taïwan et autour d’îles situées près de la côte chinoise et contrôlées par Taipei. Elles interviennent quelques jours seulement après que Lai Ching-te a été investi à la présidence de Taïwan pour un mandat de quatre ans.
Selon CCTV, le navire chinois Nantong a effectué des patrouilles de préparation au combat et des missions d’exercices pratiques dans le détroit de Taïwan, suivi par le navire taïwanais Zheng He à 0,6 mille marin.
Les forces armées taïwanaises se sont mobilisées pour surveiller et suivre les forces chinoises, et le ministère de la Défense a publié vendredi des photos de F-16, armés de missiles, patrouillant dans le ciel.
L’US Navy prend la situation "très au sérieux"
Le ministère a déclaré qu’il avait détecté 49 avions militaires chinois, 19 bateaux de la marine et sept navires des garde-côtes chinois. Parmi les avions, 28 ont franchi la ligne médiane du détroit, qui servait autrefois de frontière non officielle bien que la Chine affirme ne pas la reconnaître.
Un porte-parole de la 7e flotte de l’US Navy (marine américaine) a fait savoir que celle-ci prêtait attention à "toutes les activités" dans la zone Indo-Pacifique et prenait "très au sérieux" sa responsabilité de dissuasion de toute agression dans la région.
La Chine, qui considère Taïwan comme une province renégate, n’a jamais exclu de recourir à la force pour ramener l’île dans son giron et voit d’un mauvais œil la victoire électorale de Lai Ching-te, pro-indépendance comme l’était l’ancienne présidente, Tsai Ing-wen.
Le Commandement du théâtre oriental de l’Armée populaire de libération chinoise a indiqué dans un communiqué succinct que ses forces poursuivaient leurs manœuvres vendredi.
Ces exercices visent à "évaluer la capacité à s’emparer conjointement du pouvoir, de lancer des attaques conjointes et d’occuper des zones d’importance", était-il indiqué dans le communiqué.
Simulation d’attaques
Un haut responsable de la sécurité de Taïwan a déclaré à Reuters que plusieurs bombardiers chinois avaient mené des simulations d’attaques contre des navires étrangers près de l’extrémité est du canal de Bashi, qui sépare Taïwan des Philippines.
Plusieurs bateaux des garde-côtes chinois ont également mené des exercices de "harcèlement" au large de la côte est de Taïwan, simulant notamment des inspections de navires civils, a ajouté le responsable sous couvert d’anonymat, en raison de la sensibilité du dossier.
Taïwan et les États-Unis n’entretiennent aucune relation diplomatique officielle mais Washington a pour stratégie de doter l’île des moyens de se défendre seule, même s’il s’est engagé à l’appuyer en cas d’attaque chinoise. Lai Ching-te, qui considère que le peuple taïwanais est seul décisionnaire de son avenir, a proposé par le passé un dialogue avec la Chine, en vain.
Dans un discours prononcé lundi à l’occasion de son investiture, Lai Ching-te a appelé Pékin à cesser ses menaces et a déclaré qu’aucun des deux territoires situés de chaque côté du détroit n’était "subordonné à l’autre", des propos dénoncés par la Chine.
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