Le débat, qui débutera après la session de questions au gouvernement, sera suivi d'un vote consultatif.
Les députés vont se prononcer ce mardi par un vote non contraignant sur l'accord bilatéral de sécurité conclu par la France avec l'Ukraine alors que le soutien à Kyiv est devenu l'un des thèmes principaux de la campagne des élections européennes.
Plus de deux ans après le début de l'invasion russe, la majorité présidentielle entend pousser le Rassemblement national (RN) et la France Insoumise (LFI) à exprimer une position claire vis-à-vis de la Russie, envers laquelle les deux formations sont souvent accusées de complaisance voire de proximité.
Le débat, qui débutera après la session de questions au gouvernement, sera suivi d'un vote lors duquel le RN a déjà annoncé qu'il s'abstiendrait, tandis que selon des sources parlementaires, les élus LFI et les élus communistes du groupe GDR voteront contre le texte.
"Éviter l'escalade"
À l’inverse, le groupe socialiste compte apporter son soutien à l'accord, a-t-on dit de mêmes sources.
Interrogé mardi sur France 2, le président du RN, Jordan Bardella, a justifié l'abstention des 88 députés du parti d'extrême-droite par la "position de principe" de sa formation consistant certes à "soutenir l'Ukraine" face à l'invasion de la Russie mais aussi à "éviter l'escalade" dans ce conflit.
Jordan Bardella a notamment dénoncé les propos du président de la République Emmanuel Macron le mois dernier n'excluant pas l'envoi de troupes en Ukraine.
"Je ne souhaite pas qu'Emmanuel Macron dispose d'un blanc-seing", a dit le président du RN. "Je pense que l'escalade dans laquelle est engagé Emmanuel Macron est une voie irresponsable, dangereuse, qui inquiète les Français, par conséquent, nous nous abstiendrons sur ce texte", a-t-il ajouté.
L'accord bilatéral de sécurité entre Paris et Kyiv, conclu le mois dernier, prévoit la fourniture d'une assistance globale à l'Ukraine pour la protection et le rétablissement de son intégrité territoriale dans ses frontières internationalement reconnues.
Soutenir l'adhésion
L'aide doit aussi contribuer au relèvement économique et à la reconstruction du pays.
La France s'engage également à prendre des mesures de prévention et de "dissuasion active" pour éviter toute nouvelle agression de la Russie et à soutenir l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne ainsi qu'une "interopérabilité" avec l'Otan.
Pour Jordan Bardella et son parti, cet accord contient deux "lignes rouges": le soutien à une adhésion de l'Ukraine à l'UE et le principe de "dissuasion active" vis-à-vis de la Russie.
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Des lignes rouges partagées en partie par LFI, qui s'oppose à l'intégration de l'Ukraine dans le bloc européen "tant qu'il n'y a pas d'harmonisation sociale ou fiscale", a indiqué ce mardi son coordinateur national, Manuel Bompard.
"Lignes rouges"
"À partir du moment où il y a ces lignes rouges, je ne vois pas comment nous pourrions voter positivement cet après-midi sur cet accord", a-t-il ajouté sur LCI, précisant qu'une réunion de groupe des députés LFI sur le vote était prévue dans la matinée. "Personnellement, je défendrai l'idée qu'il faut s'y opposer", a annoncé Manuel Bompard.
Sur franceinfo, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a laissé entendre que sa formation voterait en faveur de l'accord, qui doit également faire l'objet d'un vote mercredi par les sénateurs. "Nous avons toujours considéré qu'il y avait une forme d'évidence au soutien à la résistance ukrainienne", a-t-il déclaré.
Du côté du parti Les Républicains (LR), son président Eric Ciotti a déclaré sur Sud Radio qu'il voterait en faveur de cet accord, évoquant un "devoir de solidarité" avec l'Ukraine tout en dénonçant les prises de position "irresponsables" d'Emmanuel Macron et sa "stratégie électorale" à la veille des élections européennes. "Je regrette que sur un sujet aussi grave, le président de la République en ait fait un simple moyen de campagne électorale", a-t-il dit.
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