Le président américain Joe Biden a déclaré mardi que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devait changer son gouvernement ultra-conservateur, estimant qu'Israël commençait à perdre le soutien de la communauté internationale avec ses bombardements indiscriminés dans la bande de Gaza.
Au cours d'un événement de collecte de fonds organisé à Washington dans le cadre de sa campagne de réélection, Joe Biden a dit aussi qu'Israël ne pourrait plus dire non à un Etat palestinien à l'avenir, accentuant la pression sur l'allié de longue date des Etats-Unis. Ces commentaires du président américain constituent un signal supplémentaire de l'inquiétude croissante de Washington à l'égard de l'offensive menée par Israël dans la bande de Gaza en réponse à l'attaque du Hamas du 7 octobre. Ils interviennent alors que le conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche, Jake Sullivan, devrait se rendre cette semaine en Israël pour s'entretenir avec le gouvernement de guerre mis sur pied par Benjamin Netanyahu.
Les bombardements israéliens menés dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre ont fait plus de 18.000 morts, selon le dernier bilan des autorités palestiniennes, et provoqué une crise humanitaire dans l'enclave où vivent quelque 2,3 millions d'habitants, dont de nombreux enfants. Israël "commence à perdre ce soutien", a déclaré Joe Biden en référence à l'inquiétude de la communauté internationale à propos des frappes contre l'enclave palestinienne. Le président américain a fermement soutenu par le passé l'offensive israélienne contre les combattants du Hamas mais lui-même et ses conseillers ont aussi exprimé leur préoccupation à l'égard du sort des civils palestiniens.
"Il doit prendre des décisions"
Si Benjamin Netanyahu a dit avoir le soutien des Etats-Unis pour son objectif annoncé d'éradiquer le Hamas et de récupérer les otages emmenés par le mouvement palestinien à Gaza, les deux alliés ont des divergences sur l'après-guerre. Joe Biden a déclaré mardi qu'Israël ne pourrait au bout du compte "pas dire non" à un Etat palestinien, auquel s'opposent les Israéliens les plus conservateurs. "Nous avons une opportunité pour commencer à unifier la région (...) Mais nous devons nous assurer que 'Bibi' comprenne qu'il doit prendre des décisions (...) Vous ne pouvez pas dire non à un Etat palestinien (...) Ça va être la partie difficile", a-t-il dit, en désignant le chef du gouvernement israélien par son surnom. Le président américain a ajouté que Benjamin Netanyahu devait "changer" le gouvernement israélien, qu'il a décrit comme "le plus conservateur de l'histoire du pays". "Ce gouvernement en Israël rend les choses vraiment difficiles", a-t-il déclaré. Il a mentionné spécifiquement Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale, issu de l'extrême droite.
Au cours d'un forum organisé dans la journée par le Wall Street Journal, le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden a indiqué qu'il allait évoquer avec les responsables israéliens leur calendrier pour la guerre à Gaza. Jake Sullivan a imputé au Hamas la responsabilité de la fin de la trêve avec Israël, qui a duré environ une semaine fin novembre, reprochant au groupe palestinien d'avoir refusé de libérer davantage d'otages. "Le Hamas détient toujours à ce jour des femmes, des personnes âgées, des civils en grand nombre (...) Nous pensons donc qu'Israël a le droit de se défendre", a-t-il déclaré.
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