07h35 : En Géorgie, près de la « poudrière » séparatiste, la peur de l’armée russe
Le soleil inonde le jardin de Lia Tchlatchidzé, à Ergneti, dans le nord de la Géorgie. Mais difficile de profiter de la quiétude des lieux quand vous habitez à quelques mètres d’un territoire séparatiste contrôlé par la Russie. « La menace est permanente. La sécurité est le problème principal des habitants. Les soldats russes pourraient arriver à tout moment et nous arrêter », s’inquiète cette femme de 70 ans. « Vivre ici, c’est comme être assis sur une poudrière. »
Le village est situé à la ligne de démarcation avec l’Ossétie du Sud, une région séparatiste que la Russie contrôle depuis son invasion en 2008 de la Géorgie, un pays montagneux du Caucase frontalier de son territoire. « Nous avons peur des Russes. Ils sont trop près », dit Levan Ilouridzé, 58 ans, un agriculteur vivant à Tirdznissi, une localité proche. Ces inquiétudes se sont matérialisées le 6 novembre quand un civil a été tué à une trentaine de kilomètres, à Kirbali, autre village voisin de l’Ossétie du Sud.
Selon Tbilissi, l’armée russe a tué Tamaz Gintouri, 58 ans, alors qu’il tentait, avec d’autres paroissiens, de prier dans une église dont les forces russes avaient déjà, plus tôt dans l’année, interdit l’accès. Cet incident rare est venu rappeler l’existence de ce conflit gelé entre Tbilissi et la Russie qui contrôle de facto, outre l’Ossétie du Sud, un autre territoire sécessionniste de Géorgie : l’Abkhazie. La persistance des tensions montre la détermination du Kremlin à maintenir son emprise sur une Géorgie tentée par l’attrait de l’Occident, même si l’armée de Moscou jette l’essentiel de ses forces dans l’invasion de l’Ukraine.
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