Lors du 15ème «sommet tectonique» de Johannesburg, les BRICS ont opté pour un gradualisme prudent en ce qui concerne la création d’une «monnaie BRICS» préconisée par le consultant du Pentagone James Rickards, qui aurait pu détrôner à la fois le dollar américain et le système financier hégémonique de l’anglosphère, et peut-être provoquer une troisième guerre thermonucléaire mondiale, ce qui n’est pas déraisonnable.
Un axiome émerge du sommet tectonique de Johannesburg – qui devra maintenant être ré-imbriqué dans la stratégie lors du prochain sommet à Kazan (Russie) en octobre 2024 – est que ce que l’OTAN a détruit au Moyen-Orient pendant plusieurs décennies est maintenant reconstruit en peu de temps par les BRICS – grâce à l’adhésion stupéfiante de six nouveaux membres avec leur marque indélébile faite de pétrole/gaz, quatre d’entre eux provenant du Moyen-Orient : Égypte, Iran, Arabie saoudite et Émirats arabes unis.
Il est fort probable que le Venezuela, la Bolivie, l’Algérie, la Biélorussie et le Kazakhstan se joindront au club suite au 16ème sommet de Kazan, ce qui donnerait aux BRICS le contrôle de 90% de la production mondiale de pétrole et de gaz, ainsi que la plus grande réserve mondiale de lithium de la Bolivie: un véritable changement dans le domaine de l’énergie qui enterrera le pétrodollar !
Les précédents exemples de représailles de l’OTAN – de la pendaison de Saddam Hussein en Irak à la sodomisation (littérale) de Kadhafi en Libye (ordonnée par la sadique Hillary Clinton), en passant par l’étrange mort d’Hugo Chávez au Venezuela – sont autant de coïncidences frappant les dirigeants du secteur pétrolier/gazier, qui ont osé perturber l’«ordre» financier mondial anglo-saxon; ces exemples étaient certainement dans l’esprit des fondateurs des BRICS qui attendent peut-être deux résultats avant d’accélérer l’étape suivante de la dédollarisation lors du 16ème sommet à Kazan : 1. L’issue du choc Biden-Trump, qui pourrait plonger les États-Unis dans une véritable guerre civile qui n’ose pas dire son nom – il convient ici de méditer la réflexion référentielle de l’ancien président russe Dmitri Medvedev ; et 2. La phase post-Ukraine qui affectera la gouvernance déjà chancelante de l’acronyme G-7/OTAN/Union européenne (UE).
De notre hypothèse opérationnelle des «3 dédollarisations», la «dédollarisation commerciale» – une véritable «dédollarisation douce» qui ne frappe même pas la prédominance du dollar en tant que «monnaie de réserve» avec un pétale de rose – progresse de plus en plus vite, où se distingue le grand échange mondial d’hydrocarbures, qui représentent encore 82% de l’énergie mondiale et que les transnationales «occidentales» acceptent de (per)durer jusqu’en 2050 (sic) – indépendamment de la cacophonique et aphone «transition énergétique» idéologisée et sponsorisée par le G-7, à l’unisson de l’évolution technologique naturelle de nouveaux éléments tels que l’«hydrogène vert» et la fusion au thorium.
Aujourd’hui, les combustibles fossiles représentent 82% de la consommation d’énergie, tandis que les énergies alternatives n’en représentent que 8%.
Par ailleurs, la fuite via le portail britannique The Cradle selon laquelle la France a poussé l’Inde à opposer son veto à l’adhésion de l’Algérie est profondément troublante, ce qui aura des répercussions en France et même au Niger et dans l’ensemble du Sahel, si cela s’avère vrai.
Il est clair que la triade G-7/OTAN/UE tentera de faire dérailler et/ou de dynamiter les BRICS en exerçant une pression sélective sur chacun de ses membres.
Attendez-vous à de puissantes réactions de représailles de la part de la triade G-7/OTAN/UE.
L’OTAN a déjà menacé de balkaniser le Brésil et de la diviser en cinq morceaux, tandis que la compagnie pétrolière saoudienne Aramco fait l’objet de fortes attaques déstabilisantes.
La transition de l’unipolarité anglo-saxonne à la multipolarité, avec son corollaire d’inévitable dédollarisation, risque d’être très turbulente.
source : Kontra Info via Euro-Synergies
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