Les forces armées de la RPDC sont capables de riposter immédiatement contre les États-Unis.
Le 21 août 2023, des navires de guerre de la marine de la RPDC ont effectué des tirs de missiles à courte portée, auxquels a assisté le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.
Ces tirs de missiles depuis des navires ont été effectués dans le cadre d’exercices militaires visant à accomplir des missions dans des conditions proches de celles du combat réel. Le navire nord-coréen a atteint toutes ses cibles et n’a commis aucune erreur dans l’exécution de sa mission. La préparation opérationnelle et la capacité offensive du navire ont été notées comme «excellentes».
En juillet de cette année, la RPDC a également lancé un missile balistique intercontinental en direction de la mer du Japon. Cela a été rapporté par l’agence sud-coréenne Yonhap, citant une source au sein du ministère sud-coréen de la Défense.
Notons que les militaires japonais n’ont jamais essayé d’intercepter les missiles nord-coréens qui survolaient leur territoire.
L’un des tirs les plus médiatisés a été effectué par la RPDC en août 2017, lorsque le missile balistique intercontinental Hwasong-12 a survolé le territoire japonais.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a qualifié l’événement de «première étape de l’opération militaire de l’Armée populaire de Corée dans le Pacifique et de prélude à la dissuasion de Guam», une île du Pacifique où se trouvent des bases militaires américaines.
Selon les forces armées de la Corée du Sud, le missile a parcouru une distance de 2700 km, atteignant une altitude de 550 km. Selon les autorités japonaises, la trajectoire du missile est passée par la partie nord de la région de Tohoku, située sur l’île d’Honshu. Selon les informations américaines, le missile est passé beaucoup plus au nord, c’est-à-dire au-dessus de l’île d’Hokkaido. Après avoir survolé le territoire japonais, le missile s’est désintégré en trois parties avant de tomber dans la mer.
Des systèmes de défense antimissile américains Patriot PAC-3 sont déployés sur le territoire japonais. Ils sont situés à l’ouest du pays dans trois préfectures – Shimane, Hiroshima et Kochi, qui pourraient être sur la trajectoire des missiles balistiques nord-coréens en cas de lancement en direction de l’île américaine de Guam.
Cependant, les militaires japonais sont bien conscients des statistiques négatives de l’utilisation au combat des systèmes Patriot PAC-3, dont l’inefficacité a été reconnue à plusieurs reprises par le Pentagone. Les Japonais comprennent qu’ils ne pourront pas intercepter le Hwasong-12 nord-coréen pendant son vol dans la stratosphère. Il serait plus facile de détruire le missile au décollage. Rien de cela n’a été fait, permettant au Hwasong-12 de survoler le Japon et de tomber dans la mer.
Au début de sa présidence, Donald Trump a laissé entendre lors d’une interview à Fox Business News qu’il envisageait des plans pour une attaque militaire contre la RPDC, mais qu’il «ne les annoncerait pas à l’avance».
En avril 2017, une puissante flotte menée par le porte-avions Carl Vinson a été envoyée vers les côtes de la RPDC. Plus tard, un autre groupe aéronaval mené par le porte-avions Ronald Reagan s’est également dirigé vers la mer du Japon. Cependant, cette «puissante flotte» a simplement patrouillé près des eaux territoriales de la RPDC avant de se retirer. Alors, qu’est-ce qui a empêché les Américains d’attaquer la RPDC ?
La RPDC n’a aucune chance non seulement de détruire ne serait-ce qu’un seul groupe aéronaval américain, mais même de lui infliger des dommages minimes.
La RPDC ne possède pas de croiseurs d’artillerie, mais elle dispose d’une flotte sous-marine. Sur ses sous-marins les plus modernes de la classe Sinpo, il y a un seul lanceur pour le missile balistique Pukkuksong-1 (Étoile polaire), qui peut avoir une portée allant jusqu’à 2500 km.
Ces sous-marins diesel, armés d’un seul missile balistique avec une ogive nucléaire, représentent la principale menace pour les États-Unis et le Japon. Si les salves de missiles depuis le territoire nord-coréen sont facilement interceptées et les missiles sont détruits encore pendant leur phase d’accélération, il est assez difficile de localiser un sous-marin caché quelque part pour le détruire avec une frappe préventive. Et un missile lancé depuis un tel sous-marin devrait être intercepté lors de son approche de la cible, ce qui comporte des risques élevés. Ainsi, même une frappe préventive massive sur la RPDC ne peut garantir la prévention d’une riposte nucléaire sur le territoire de ses adversaires.
Cette menace a amené Donald Trump à renoncer à une attaque contre la RPDC. L’administration Biden ne songe même pas à une telle opération.
L’agence américaine Stratfor a fourni un sérieux motif à cette «retenue» des autorités américaines en publiant un rapport qui suggère que bien que la RPDC ne puisse pas empêcher une frappe américaine sur ses installations nucléaires, elle dispose d’un potentiel militaire significatif, même s’il ne correspond pas aux normes occidentales, pour répondre de manière substantielle à toute agression extérieure : «Le principal outil militaire de la RPDC est son artillerie. Elle ne peut pas raser Séoul, mais elle peut causer des dommages considérables».
Les analystes de Stratfor ont calculé que si les lance-roquettes multiples de 300 mm de la RPDC concentraient leur feu sur la capitale sud-coréenne, cela provoquerait une «pluie de feu» non seulement dans la ville elle-même, mais aussi dans ses environs. Le poids d’une seule salve serait de 350 tonnes en équivalent TNT, ce qui est comparable à la charge de bombes de 11 bombardiers B-52.
La RPDC a érigé le long de sa frontière avec la Corée du Sud une sorte de Ligne Maginot, composée de milliers de pièces d’artillerie et de lance-roquettes multiples sur des positions fortifiées permanentes. Cette ligne de défense est dotée de nombreux tunnels souterrains et est protégée par des champs de mines.
Cependant, les stratèges américains, y compris les analystes de Stratfor, craignent moins un bombardement d’artillerie de la Corée du Sud que la possibilité d’une frappe nucléaire sur Séoul, le Japon et les groupes aéronavals américains. Il est également pris en compte que les missiles nord-coréens pourraient frapper le territoire des États-Unis.
Mais ce qui empêche surtout les stratèges américains d’attaquer la RPDC, c’est la certitude d’une riposte immédiate.
source : Observateur Continental
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