Alors que le gouvernement veut relancer les concertations afin de présenter un projet de loi sur l’immigration en juillet prochain en Conseil des ministres, 59% des Français se prononcent pour une suppression du regroupement familial, mis en place dans le pays à partir de 1976 sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. 40% sont contre (1% des sondés ne se sont pas prononcés).
Dans le détail, parmi les 1.009 répondants, les hommes (62%) se montrent un peu plus favorables à l’idée de la fin du groupement familial que les femmes (57%).
Concernant la répartition par âge, la catégorie répondant le plus «oui» à la question «faut-il mettre fin en France à la politique du regroupement familial ?» reste les 50-64 ans (65%), suivie par les 65 ans et plus (62%) et les 35-49 (57%).
Considérant le profil sociologique des répondants, ce sont les CSP-, soit les catégories socio-professionnelles les moins favorisées, qui se montrent les plus fermes (61%) pour arrêter le regroupement familial en France. Arrivent ensuite les CSP+ (60%) et les inactifs (57%).
Sans grande surprise, le clivage politique gauche-droite est très prononcé dans les résultats de ce sondage CSA pour CNEWS. En effet, au total, 33% des sondés de gauche se disent contre la suppression de ce motif d’immigration quand 85% des répondants de droite sont favorables à sa suppression.
Les personnes proches du Parti socialiste (38%) ont majoritairement répondu «non» à la question posée. Elles sont suivies par la gauche radicale (33%), la France insoumise (24%) et les Écologistes (19%).
A contrario, les sondés proches de Reconquête sont quasiment unanimes (97% de «oui»), et veulent supprimer le regroupement familial. Un avis partagé par les électeurs du Rassemblement national (89%) et Les Républicains (83%).
Mis en place à partir de 1976, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, pour compenser la fermeture de l’immigration de travail en 1974, le regroupement familial permet à un étranger en possession d’un titre de séjour en France d’être rejoint par les membres de sa famille.
«Il résulte de la conciliation entre le droit fondamental de mener une vie familiale normale et les exigences de la maîtrise migratoire», précise le ministère de l’Intérieur sur son site. Néanmoins, récemment, des voix se sont élevées au sein même du gouvernement en réaction à l’arrivée massive de migrants depuis la frontière franco-italienne appelant à des restrictions de ce droit dans le cadre du projet de loi sur l’immigration. C’est le cas du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
«Je serais favorable (…) à des dispositions qui pourraient limiter le regroupement familial sans être contraires à la Constitution», avait ainsi déclaré le locataire de la place Beauvau à la fin du mois de février.
À droite, le président des Républicains, Eric Ciotti, avait appelé en avril dernier à un référendum pour modifier la Constitution et les engagements de la France en matière de regroupement familial.
À leur tour, les députés LR Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont ont proposé un référendum d’initiative partagée (RIP) sur l’immigration estimant que «la politique des quotas n’est pas à la hauteur du défi migratoire» et qu’il faut désormais «passer d’une immigration familiale subie sous-qualifiée à une immigration de travail choisie surqualifiée».
cnews
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