10/10/22
07/10/22
L’éviction d’Eric Arella intervient au lendemain d’un coup d’éclat des policiers marseillais, qui ont organisé, jeudi, une « haie du déshonneur » contre le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux.
La police judiciaire traverse-t-elle la plus grave crise de son histoire depuis sa création en 1907 ? Le directeur zonal de la PJ pour le sud de la France, Eric Arella, a été démis de ses fonctions, vendredi 7 octobre, par le directeur général de la police national (DGPN), Frédéric Veaux.
Cette décision intervient après le coup d’éclat de 200 enquêteurs, la veille, lors de la visite de M. Veaux dans les locaux de l’Evêché, le siège de la police marseillaise. Dans les couloirs du bâtiment, les fonctionnaires de tous grades, revêtus de leur gilet noir où les mots « police judiciaire » apparaissaient barrés en signe de deuil, ont organisé une « haie du déshonneur » avant le départ du patron de la police, venu convaincre du bien-fondé de sa réforme : le placement de toutes les forces de police sous l’autorité d’un seul chef dans chaque département.
Le projet suscite depuis plusieurs mois une forte résistance de la part de la police judiciaire, qui y voit une véritable mise sous tutelle de son action. Une vidéo, devenue virale sur les réseaux sociaux, montre les fonctionnaires marseillais, bras croisés, debout, dans les couloirs du deuxième étage du siège de la police marseillaise, tandis que M. Veaux traverse les locaux, l’œil noir.
(…) Le Monde
Les officiers de la police judiciaire (PJ) sont les fins limiers de la police française et ils sont très remontés. Des rassemblements ont eu lieu un peu partout en France vendredi 7 octobre. L’éviction du patron de la police judiciaire de la zone sud, Éric Arella, a mis le feu aux poudres. On peut parler ce soir d’un mouvement de fronde.
Hier, Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale, est à Marseille, à l’Évêché, dans le cadre de son tour de France pour présenter le projet de réforme de la police. À l’issue d’une réunion avec les chefs de service, dont Eric Arella, 200 à 250 fonctionnaires de la PJ ont fait une haie, pas vraiment d’honneur, au directeur général.
Dans un silence de cathédrale, il a descendu les escaliers sur deux étages où étaient alignés des hommes et des femmes en tenue ou en civil. Certains avec dans le dos, sur leurs gilets tactiques, “touche pas à ma PJ”. Parmi eux, Olivier qui trouve que la réaction du gouvernement et de Frédéric Veaux est “incompréhensible et violente à l’égard d’un grand flic”.
“On est vraiment désemparés parce que c’est notre directeur central. C’est quelqu’un qui nous a toujours protégés, qui a toujours été à l’écoute de ses troupes, qui savait être ferme, mais également très présent auprès des enquêteurs, de la base. Et aujourd’hui, on ne comprend pas, parce qu’ils viennent de renvoyer le plus grand directeur zonal de police judiciaire”, explique-t-il.
RTL
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