10 juin 2022
Trente années de réclusion criminelle, tel est le verdict prononcé contre Hussein Ahmed. Il est reconnu coupable du meurtre et du viol, le 7 juillet 2019 à Mont-de-Marsan, de Johanna Blanes
Si l’accusé a le droit de mentir, ses juges ont le droit de ne pas le croire. C’est ce qu’ils ont fait, ce jeudi 9 juin, devant la cour d’assises des Landes. Après plus de quatre heures de délibéré, Hussein Ahmed est reconnu coupable. Coupable d’avoir tué et violé Johanna Blanes. La peine maximale était requise, juges et jurés le condamnent à trente ans de réclusion criminelle, avec interdiction définitive du territoire français.
Au petit matin du dimanche 7 juillet 2019, Johanna Blanes, jeune femme de 24 ans rentre de la boîte de nuit montoise Le Paradise. Dans les minutes qui suivent, elle va vivre l’enfer. À l’intérieur d’un tunnel piétonnier, elle va connaître la pire hantise de toutes les femmes : les coups, le viol et une interminable asphyxie de 5 à 6 minutes. Son corps supplicié, totalement nu, est découvert peu après par un passant.
Dans les jours qui suivent Hussein Ahmed, un réfugié Syrien de 35 ans, est mis en examen. Chez lui : le collier et le portable de la victime « des cadeaux ». Dans sa poche, sa carte SIM. Sur et dans son corps, son ADN.
(…) Me Mira pour la défense fait entendre le chaos culturel vécu par l’accusé. « Il fait partie des trois millions de réfugiés Syriens qui ont pour seul bagage leurs cauchemars, leurs traumatismes. Oui, il se défend mal, se tire une balle dans le pied, mais on est là pour porter sa parole ».
(…) Lors de cette dernière journée d’audience, dix personnes arborent des tee-shirts blancs avec l’inscription #justicepourjohanna. Justice a été rendu. A 23h10, les proches laissent échapper un soulagement, écrasent une larme.
Sud Ouest
(Merci à René)
03 juin 2022
La première journée du procès du meurtre du tunnel s’est attachée à décortiquer la personnalité de l’accusé. Hussein Ahmed se présente comme un homme « serviable, gentil, empathique ». « Impulsif, menteur et manipulateur », certifient les experts
(…) Il indique posséder une « très belle maison » en Syrie. Il est SDF hébergé dans un bâtiment collectif avec d’autres Kurdes. Il va jusqu’à falsifier les papiers d’identité de son ex-femme quand le couple arrive en France, en 2016, avec leurs deux enfants. Elle n’a que 15 ans. Il lui en donne 22.
(…) Pour la défense, Me Frédéric Dutin regrette que « son entourage se résume à son ex-femme et à ses dires », ex-femme qui dénonce par ailleurs des viols de la part de l’accusé. Il poursuit, à l’attention des jurés : « L’écueil de ce procès est la différence de culture entre la Syrie et la France et le parcours de fuite de ce migrant réfugié. »
(…) Les premiers policiers à intervenir pratiquent un massage cardiaque à la victime, « dont le corps est déjà froid ». « J’ai voulu lui faire du bouche-à-bouche mais il n’y avait plus rien qui tenait. Elle était comme désarticulée. Sa mâchoire était déboîtée », indique un policier, ému par ses souvenirs douloureux. « En vingt-sept ans de carrière, des personnes dans des états pas possible, j’en ai vu, mais là, elle, elle était massacrée. Du sang coulait de l’arrière de son crâne, de ses oreilles, de son nez, de sa bouche. »
Sud Ouest
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