Les cours du pétrole, déjà élevés ces derniers mois, progressaient ce mardi à leurs plus hauts niveaux en deux mois après la décision de l'UE, qui avait toutefois été anticipée.
Le marché ne s'est pas emballé, les experts estimant que les barils russes seront simplement redistribués à bas prix vers l'Asie dans un jeu de "vases communicants" permettant de libérer d'autres cargaisons de pétrole vers l'Europe. Et pour éviter une envolée des cours politiquement sensible, les puissances occidentales peuvent encore libérer une partie de leurs réserves stratégiques de pétrole.
Surtout, elles espèrent que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) acceptera de pomper plus ces prochains mois pour alimenter le marché. Une perspective toutefois peu probable car la cartel, allié à la Russie, profite des cours élevés.
Le président de l’Union africaine, le Sénégalais Macky Sall, s’est inquiété des conséquences des sanctions européennes excluant des banques russes du système international Swift et a appelé les « 27 » à agir pour libérer les stocks de céréales bloqués en Ukraine par le conflit. « Quand le système Swift est perturbé, cela veut dire que même si les produits (à acheter) existent, le paiement devient compliqué, voire impossible. Je voudrais insister pour que des solutions idoines soient trouvées », a déclaré Macky Sall aux dirigeants réunis en sommet à Bruxelles.
Dans un message en visioconférence, le président sénégalais a également demandé aux chefs d’Etat et de gouvernement de tout faire « pour libérer les stocks de céréales disponibles » en Ukraine mais bloqués en raison de l’offensive russe qui organise un blocus en mer Noire et interdit l’accès au port d’Odessa. Il faut « assurer le transport et l’accès au marché afin d’éviter le scénario catastrophique de pénuries et de hausses généralisées des prix », a-t-il plaidé.
La diplomatie russe a estimé mardi que seuls Kiev et les Occidentaux pouvaient agir pour permettre les exportations des céréales ukrainiennes et russes bloquées depuis l’offensive russe contre l’Ukraine, nourrissant le risque d’une crise alimentaire mondiale.
« Les pays occidentaux, qui ont créé une tonne de problèmes artificiels en fermant leurs ports aux navires russes, en supprimant des chaînes logistiques et financières, doivent réfléchir sérieusement à ce qui compte le plus », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en référence aux sanctions contre Moscou.
« Soit faire de la com' sur la question de la sécurité alimentaire, soit résoudre ce problème avec des mesures concrètes : la balle est dans leur camp », a-t-il poursuivi, lors d’une visite officielle à Bahreïn.
La demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE devrait être examinée en juin lors du sommet de l'Union européenne. « Le Conseil européen prend note de la préparation des avis de la Commission sur la demande d'adhésion à l'UE de l'Ukraine ainsi que de la République de Moldavie et de la Géorgie et reviendra sur la question lors de sa réunion de juin », a indiqué ce mardi le Conseil européen.
Resté volontairement à l'écart depuis trois décennies, le Danemark vote par référendum mercredi sur son entrée dans la politique de défense de l'Union européenne, dans un énième effet domino de l'invasion de l'Ukraine.
Le oui est grand favori parmi les 4,3 millions d'électeurs appelés aux urnes, en progressant à plus de 65% d'intentions de vote dans le dernier sondage paru dimanche.
Mais la prudence reste de mise du fait de la forte abstention attendue, dans un pays habitué à dire "nej" (non) aux référendums sur l'Europe, le dernier en 2015.
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