Le tribunal administratif de Lyon a rendu sa décision le 18 mars. Si l’obligation faite à l’imam de Saint-Chamond de quitter le territoire français n’est pas remise en cause, l’interdiction de revenir en France durant un an est annulée par la justice. L’imam va faire appel.
Un prêche, un tweet et une polémique. L’affaire de l’imam de Saint-Chamond n’a pas atteint son épilogue. Dernier épisode en date : l’action de l’imam contre l’arrêté de la préfète de la Loire devant le Tribunal administratif (TA) de Lyon.
Initialement prévue en janvier, l’audience au TA s’est tenue le 4 mars et la décision a été rendue le 18 mars. Elle annule en partie l’arrêté préfectoral qui rejettait la demande de renouvellement de carte de séjour temporaire de Mmadi Ahamada et lui interdisait de revenir sur le territoire national durant un an.
(…) Le Progrès
23/02/2022
20/11/2021
Convoqué par la préfète de la Loire le 22 juillet pour des propos jugés sexistes tenus lors d’un prêche deux jours auparavant, l’imam de Saint-Chamond (Loire) et sa femme enceinte de huit mois ont reçu fin octobre une obligation de quitter le territoire français (OQTF). « Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? Je suis en France depuis huit ans. Je travaille, je paie des impôts et j’allais obtenir le statut de résident dans deux ans », conteste Mmadi Ahamada.
Dans l’OQTF, la préfecture lui reproche d’avoir tenu des propos « appelant à la discrimination à l’égard des femmes (…) et contraires aux valeurs et aux lois de la République ».
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« Après avoir été convoqué par la préfète avec le directeur de la mosquée, ce dernier m’a demandé de ne plus lire les prêches. Mais je suis toujours imam et je continue mes activités d’enseignement », précise-t-il dans la salle où il apprend l’arabe et la lecture du Coran à des classes mixtes de filles et de garçons et où il nous reçoit.
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Mmadi Ahamada a déposé un recours devant le tribunal administratif de Lyon par le biais de son avocat. Il sera auditionné en janvier 2022.
23/07/2021
L’imam de la mosquée Attakwa, Mmadi Ahamada, a été destitué par le ministre de l’Intérieur, suite à un prêche au contenu jugé discriminatoire et contraire à l’égalité femme/homme.
« J’ai rencontré Madame la Préfète jeudi soir, elle a été très brève et catégorique. Elle a lu ce que j’avais dit sur les femmes lors du prêche de l’Aïd et m’a dit que c’était contraire aux valeurs de la République. Ce ne sont pas mes mots mais ceux du prophète, je ne faisais que réciter. Dans ce cas, il n’y a plus de religion ! Je ne regrette pas d’avoir dit la parole du prophète, sinon je ne suis pas Musulman.
Ce n’était pas dans mes intentions de bafouer les valeurs de la République. Je suis ici depuis huit ans, d’abord dans le quartier de Bellevue à Saint-Etienne puis à Saint-Chamond depuis trois ans. Je n’ai jamais eu de problèmes et, pour une phrase, on m’empêche d’exercer ? J’ai été formé au Maroc, au sein d’une formation dont la France est partenaire. Puis j’ai obtenu une licence et un master en sciences de l’éducation à l’université Jean-Monnet de Saint-Étienne. Je n’ai rien à cacher. Mon contrat a pris fin jeudi soir. J’ai une femme, deux enfants et bientôt un troisième, nous n’avons pas de papiers français, que va-t-on devenir si notre titre de séjour n’est pas renouvelé ? Mais qu’est-ce que je peux faire ? Je suis le plus faible. »
Selon la préfecture de la Loire, la réunion a eu lieu jeudi 22 juillet, le jour du courrier de Gérald Darmanin. La préfète de la Loire a «expressément demandé» de mettre un terme aux fonctions de l’imam, et «la question du non-renouvellement de son titre est à l’étude».
«L’imam aurait expressément ordonné aux femmes musulmanes de se soumettre strictement à leur mari, en les enjoignant «d’obéir au doigt d’Allah et à ceux de leur époux»», note Gérald Darmanin. Les propos incriminés avaient été relevés par une conseillère municipale RN de la ville, Isabelle Surply, qui avait publié la vidéo du prêche. «Restez dans vos foyers et ne vous exhibez pas», demandait notamment l’imam.
Conséquence de ces propos «tout simplement inacceptables», le ministre demande à la préfète de la Loire de convoquer sans délai les instances dirigeantes de la mosquée et, notamment, d’instruire le non-renouvellement du titre de séjour de l’imam concerné.
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