Voyant la manière dont le dossier du nucléaire iranien s'enlise, la volonté d’en découdre avec Téhéran du côté israélien est clairement affichée. Quelques exemples récents : Benny Gantz, le ministre de la Défense a annoncé ces derniers jours avoir obtenu une rallonge de 1,5 milliard de dollars pour préparer une attaque « potentielle » contre les sites nucléaires iraniens. Auparavant, il avait ordonné à l’armée d’accélérer la mise au point de « plans opérationnels ». En septembre, Naftali Bennett le Premier ministre, qui ne veut surtout pas apparaître comme plus « mou » sur le dossier iranien que Benyamin Netanyahou, son prédécesseur, a prévenu lors d’un discours à l’ONU que « les mots ne peuvent pas arrêter les centrifugeuses », les équipements utilisés pour enrichir l’uranium par un régime islamique qui ambitionne ouvertement « d’effacer » Israël de la carte.
Autre « signe » : le général Avi Kochavi, le chef d’état-major a donné son feu vert à la reprise après deux ans d’interruption d’exercices d’entraînement intensifs de l’armée de l’air, histoire de tester les appareils susceptibles de participer à des opérations de bombardements de cibles en Iran. Israël multiplie également les avertissements au Hezbollah, le fidèle allié libanais de Téhéran, susceptible en cas de guerre de tirer des dizaines de milliers de roquettes et missiles vers le territoire israélien.
Empêcher l'armement de la République islamique
Il ne se passe pratiquement plus de jours sans que des raids israéliens, non revendiqués officiellement, visant des convois d’armes iraniennes qui transitent par le territoire syrien, ne soient attaqués par des avions ou des drones israéliens. L’objectif est d’empêcher coûte que coûte la République islamique d’armer ou de fournir le matériel et la technologie nécessaires qui permettraient au Hezbollah de se doter de missiles de haute précision, capables d’atteindre n’importe quel point du territoire israélien à partir du Liban ou de la partie restée syrienne du plateau du Golan dans le nord d’Israël. Autrement dit, le but est d’éviter autant que faire se peut qu’un deuxième front s’ouvre au Liban ou en Syrie au cas où l’État hébreu serait confronté à des représailles iraniennes.
Cette stratégie de la tension se heurte toutefois à une sérieuse inconnue. Israël a déjà détruit des installations nucléaires étrangères : en Irak en 1981 et en Syrie en 2007 contre un réacteur construit secrètement par des Nord-Coréens. Mais il s’agissait de cibles isolées, mal défendues. L’Iran en a tiré la leçon en dispersant ses installations sur son territoire et surtout en les enfouissant profondément sous des dizaines de mètres de béton ou dans des montagnes. Résultat : il n’est pas du tout certain que l’État hébreu avec les armes dont il dispose soit en mesure d’infliger des dégâts jugés irréversibles.
Quelle position pour les États-Unis ?
Pour y parvenir, Israël a besoin du dernier cri de la technologie américaine sous forme par exemple de bombes américaines anti-bunkers ultra-puissantes de type GBU, surnommée la « mère de toutes les bombes » capables de détruire par exemple le site sous-terrain de Fordow où tournent des centaines de centrifugeuses. L’armée de l’air israélienne manque également de bombardiers et avions ravitailleurs à longue distance pour mener à bien une offensive à des milliers de kilomètres de distance.
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Note : et lorsque Israël attaquera l’Iran, l’Iran en profitera pour soulever tout le monde musulman contre Israël puis contre l’Europe. Cette guerre de religion est aussi une question de temps et cela est inévitable
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