L’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, a souligné l’importance d’encourager la communauté algérienne établie en France à investir dans son pays d’origine, à travers la facilitation des procédures et mettre un terme à la bureaucratie.
“Je dis que la double, la triple ou la quadruple nationalité doit constituer un atout pour les Algériens (…). Et il nous appartient de faire en sorte que ceux qui veulent investir en Algérie ne soient pas confrontés à un parcours du combattant“, a déclaré M. Daoud lors du Forum d’El Moudjahid consacré à la commémoration des massacres du 17 octobre 1961, appelant à “dénoncer la bureaucratie à tous les niveaux“.
“Il est inadmissible que l’Algérie qui possède la plus grande communauté étrangère en France avec 18 consulats, ne puisse pas constituer un levier de commande pour intervenir non seulement dans la politique algérienne, mais (aussi) au niveau de la politique française“, a-t-il déclaré, insistant sur le fait que “l’Algérie a besoin de tous ses enfants“. […]
“La communauté Algérienne en France est une communauté engagée auprès de son pays”, a-t-il dit, relevant notamment le travail effectué par l’Amicale des Algériens en Europe, au lendemain de l’indépendance du pays.
Certains avancent le chiffre de 5 millions, mais personne ne connait le nombre de Français ayant des origines algériennes, la loi dans ce pays interdisant les statistiques «ethniques». On sait en revanche que le poids de la diaspora algérienne n’est pas négligeable. […]
En France, bien qu’il n’existe pas de mouvement des Algériens dans ce pays, les membres de la communauté sont toutefois courtisés pour leur poids électoral. En 2017, juste avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron s’est rendu à Alger où il a qualifié le colonialisme de « crime contre l’humanité ».
Un geste que les analystes expliquent comme un clin d’œil à la forte communauté algérienne de France. Bien qu’on l’accuse de rétropédalage pour tenter d’enrayer la montée du courant extrémiste en tenant ses propos controversés du 30 septembre dernier, Macron sait qu’il ne peut pas complètement tourner le dos aux Algériens de France, pour les besoins de sa réélection mais aussi pour empêcher les relations avec l’Algérie de se dégrader davantage. […]
« Nous avons besoin d’une relation apaisée et ambitieuse où nous serons au premier rang et non plus des spectateurs car nous sommes le trait d’union naturel, résume Farid. On continue de faire sans nous et cela ne peut pas marcher ».
En remettant en cause l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française, Emmanuel Macron a réussi à irriter au même les Algériens et les Franco-algériens, y compris les adversaires politiques du pouvoir algérien. Il a touché à leur identité.
Le président Macron doit clarifier sa position et rectifier le tir s’il veut séduire la diaspora qui peut jouer un rôle clé dans la crise actuelle entre les deux pays, et en prévision de la présidentielle français du printemps prochain. […]
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