«Un employé d'un laboratoire infecté sur le terrain en prélevant des échantillons relève de l'une des hypothèses probables. C'est là que le virus passe directement de la chauve-souris à l'homme», a déclaré à la chaîne publique danoise TV2 Peter Embarek, chef de la délégation de scientifiques internationaux envoyés en Chine par l'OMS pour déceler l'origine du Covid-19.
Dans un documentaire diffusé jeudi sur la chaîne danoise, le scientifique se confie longuement sur la mission qu'il a dirigée à Wuhan et se montre très critique face à la Chine.
La première phase de l'étude, menée en début d'année à Wuhan considérée comme le berceau de la pandémie, avait pourtant conclu, le 29 mars que l'hypothèse d'un incident de laboratoire restait «extrêmement improbable».
Aucun accès aux documents
«Jusqu'à 48 heures avant la fin de la mission, nous n'étions toujours pas d'accord pour évoquer la "thèse du laboratoire" dans le rapport», explique le scientifique dans le documentaire. C'est à la suite de ces échanges que la délégation de l'OMS obtient la permission de visiter deux laboratoires où s'effectuent des recherches autour des chauve-souris, explique-t-il.
Lors de ces visites, «nous avons eu droit à une présentation, puis nous avons pu parler et poser les questions que nous voulions poser, mais nous n'avons pas eu l'occasion de consulter la moindre documentation», détaille Peter Embarek dans le documentaire.
Le scientifique pointe finalement qu'aucune des chauve-souris ne vit à l'état sauvage dans la région de Wuhan, et que les seules personnes susceptibles d'avoir approché les chauves-souris soupçonnées d'avoir hébergé le virus à l'origine du Sars-Cov-2 sont des employés des laboratoires de la ville.
La Chine a rejeté l'appel de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à une nouvelle enquête sur son territoire pour rechercher les origines du Covid-19, exhortant à une approche "scientifique" et non "politique". La pression s'est accentuée sur Pékin ces dernières heures au sujet de la pandémie, qui a déjà fait plus de 4 millions de morts dans le monde et mis à mal une bonne partie des économies mondiales.
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