Des batailles acharnées – politiques, culturelles et raciales – secouent le cœur de la République et donnent naissance à de nouvelles variantes de l’anti-américanisme.
(…) Cette intensification de la guerre culturelle en France s’inscrit dans le cadre d’une transformation de la manière dont les Français se perçoivent et perçoivent leur place dans le monde. L’image réconfortante de la France en tant que puissance importante, source de la culture occidentale et modèle des valeurs des Lumières fait place à une peur du déclin national. “Je suis très inquiet”, déclare Alain Finkielkraut, philosophe, auteur et commentateur politique issu de la gauche traditionnelle. “Je pense que nous sommes entrés dans une crise dont je ne suis pas sûr que nous puissions nous remettre. La France est confrontée à une immigration incontrôlée et subit une mutation démographique sans précédent dans notre histoire. Face à ce défi, une grande partie de l’élite française réagit par une auto-flagellation systématique et délirante. Et quand une partie du peuple perd l’envie de rester fidèle à lui-même, la situation est extrêmement grave.”
Les inquiétudes de Finkielkraut concernant l’impact de l’immigration sont largement partagées – et pas seulement par les partisans de Le Pen. Le germe de la controverse remonte aux années 1950 et 1960, lorsque l’industrie française a encouragé l’afflux de “travailleurs invités” nord-africains (provenant pour la plupart de nations que la France avait colonisées) comme source de main-d’œuvre bon marché pendant l’effort de reconstruction d’après-guerre. Leur présence était censée être temporaire, mais nombre d’entre eux sont restés, ont fondé des familles et ont fait venir leurs familles, s’installant dans des lotissements toujours plus grands. Ils ont été rejoints par les générations suivantes, souvent originaires d’Afrique subsaharienne
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Vanity Fair
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