Les propos tenus jeudi 27 mai par le Président de la République au Mémorial du Génocide au Rwanda n’ont pas fait l’unanimité dans la classe politique. Alors que Jean-Luc Mélenchon dit partager sa formulation sur «une responsabilité accablante», Marine Le Pen dénonce une injure aux Français qui ont tout tenté pour sauver et protéger les victimes.
Le discours d’Emmanuel Macron au Mémorial du Génocide dans la capitale rwandaise prononcé jeudi 27 mai, dans lequel il a dit «reconnaître l’ampleur de nos responsabilités», a produit un effet controversé allant du rejet à l’approbation.
Marine Le Pen a réagi par un communiqué publié le même jour sur le site du Rassemblement national (RN). Elle y indique que «la France a tenté, trop tardivement sans doute, d’aider les survivants, de protéger les victimes, d’écarter les tueurs».
Une injure aux Français qui ont tenté de sauver les victimes
Admettant qu’il y a eu un «aveuglement des autorités politiques de l’époque», elle a fermement rejeté leur responsabilité dans les massacres.
«Penser le contraire, ou dire le contraire comme le fait le Président de la République, c’est faire injure à tous les Français, militaires, civils, membres des ONG, qui ont dès le début et durant le génocide tout tenté pour sauver et protéger les victimes.»
Selon Mme Le Pen, demander pardon «ce n’est pas aux Français de 2021 ou aux responsables politiques d’aujourd’hui de le faire. Penser le contraire, c’est rejoindre le camp des totalitarismes, celui où les enfants, petits-enfants, familles des présumés coupables sont jugés et condamnés pour des fautes qu’ils n’ont pas commises.»
Elle estime que «la France est respectée quand elle se grandit, pas quand elle se flagelle pour des fautes qui ne sont pas les siennes», fustigeant «une repentance perpétuelle qui ne satisfait personne».
L’ancien vice-président de la formation de Marine Le Pen et actuel président des Patriotes Florian Philippot a accusé Emmanuel Macron de passer «son mandat à rabaisser la France par la repentance».
L’ex-Premier ministre Manuel Valls a salué, au contraire, «des mots forts et courageux».
«Pour pouvoir tracer l’avenir avec confiance, il faut être capable de regarder le passé en face», a-t-il indiqué via Twitter.
Demande de juger les responsables du génocide vivant en France
Le chef de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a annoncé sur Facebook partager «la formulation du Président français» disant qu’«en ignorant les alertes des plus lucides observateurs la France endossait alors une responsabilité accablante dans un engrenage qui a abouti au pire alors même qu’elle cherchait précisément à l’éviter».
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