Des images montrant des flammes à proximité de la mosquée Al-Aqsa ont été abondamment relayées, lundi 10 mai. Cet édifice se trouve sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam, ou mont du Temple pour les juifs, le lieu le plus saint du judaïsme. Sur les images partagées, on voit des Israéliens en train de chanter et danser, certains l’interprétant comme une célébration de l’incendie de la mosquée Al-Aqsa. La vidéo qui suit enregistre quelque 14,8 millions de vues.
En réalité, la mosquée Al-Aqsa n’a pas été victime d’un incendie. Comme le montrent d’autres images, les flammes proviennent d’un arbre en feu, qui se trouve aux abords du bâtiment.
L’agence Reuters rapportait, le jour des faits, que le début d’incendie avait été rapidement maîtrisé. La mosquée n’a pas subi de dommages et a pu accueillir les festivités de la fin du mois de ramadan.
L’origine de l’incendie, elle, n’est pas clairement établie. Le feu est survenu après l’utilisation de feux d’artifice par des Palestiniens, selon la police isréalienne, quand d’autres accusent cette dernière d’en être la cause.
Mais pourquoi des Israéliens sont-ils en train de danser à proximité de la mosquée alors que des flammes s’élèvent dans le ciel ? Ils célébraient la “Journée de Jérusalem”, qui commémore la conquête de Jérusalem-Est par les forces israéliennes en 1967, lors de la guerre des Six jours. Cet événément est essentiellement fêté par l’extrême droite israélienne. La doctorante Elizabeth Tsurkov, membre du think tank américain Newlines Institute, a dénoncé sur Twitter “une orgie de haine au pied du mur des Lamentations”.
Ces nationalistes ont-ils salué l’incendie aux abords de la mosquée Al-Aqsa ? Comme le montre une vidéo repérée par Libération, la fête et les chants ont commencé bien avant que l’arbre ne prenne feu (vers la 42e minute de la vidéo). Une chose est certaine : l’incendie n’a pas mis fin aux festivités.
La fête organisée pour La Journée de Jérusalem avait commencé avant l’incident :
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Des photos d’enfants palestiniens victimes des raids israéliens : attention aux détournements :
Sauf que la photo de la même petite fille a été partagée sur Facebook, en juillet 2016, par un compte turc relayant des actualités sur la “communauté du monde arabe et des cultures”, et qui n’est plus actif depuis 2017. Contacté par franceinfo, l’administrateur de la page affirme ne rien savoir sur la fillette figurant sur la photo.
Depuis le début du nouveau cycle de violences armées entre l’Etat hébreu et des groupes de Gaza le 10 mai, au moins 230 personnes ont été tuées, en grande majorité des Palestiniens.
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