Joe Biden n’a pas attendu longtemps après son investiture pour bombarder la Syrie en invoquant des attaques sur des intérêts américains par des milices chiites. Mais pourquoi les États-Unis sont-ils toujours là? Analyse pour le Désordre mondial de Michel Raimbaud, ancien ambassadeur de France et auteur du livre «Les guerres de Syrie» (Éd. Glyphe).
Il aura fallu à peine un mois pour que Joe Biden commence à bombarder le Moyen-Orient. À croire qu’il s’agit d’une sorte de rituel initiatique pour tout Président américain, qu’il soit Démocrate ou Républicain.
Donald Trump avait affirmé que la frappe aérienne de janvier 2020, qui avait tué le général iranien Qassem Soleimani à l’aéroport de Bagdad, devait empêcher toute offensive contre le personnel américain dans la région. Pourtant, Joe Biden a approuvé le bombardement du 25 février: il ciblait des combattants soutenus par l’Iran en Syrie en représailles aux attaques contre le personnel américain quelques jours auparavant à Erbil… en Irak.
Mais pourquoi les troupes américaines sont-elles toujours dans le pays, alors que le Parlement irakien a voté leur expulsion à la suite de la mort du général Soleimani? Si le personnel américain quittait effectivement l’Irak et le reste du Moyen-Orient, les États-Unis n’auraient plus aucune raison de continuer à bombarder la région sous prétexte d’autodéfense. Alors, qu’est-ce qui les empêche de faire leurs valises, de se retirer du Moyen-Orient et de laisser ces pays entre eux pour régler leurs propres affaires?
Michel Raimbaud, ancien ambassadeur de France et auteur du livre Les guerres de Syrie (Éd. Glyphe), explique que l’Irak veut aujourd’hui s’affranchir de l’ingérence américaine:
«Le gouvernement irakien réclame le départ des troupes américaines et je pense que les États-Unis font semblant de ne pas comprendre. Leur présence n’est plus du tout souhaitée, même s’il faut rappeler que le pouvoir irakien reste une émanation un peu lointaine de l’occupation américaine de l’Irak. Mais aujourd’hui, l’Irak veut se dégager de cette tutelle et renouer des liens avec la Syrie et tout l’axe chiite.»
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