Se prononçant ce 28 septembre à Istanbul, Recep Tayyip Erdogan a appelé l'Arménie à quitter les territoires contestés dans le Haut-Karabagh.
«Le temps est venu de mettre fin à l'occupation de l'Arménie, le temps de payer les factures. Sinon, l'Arménie continuera d’agir à sa guise. Elle doit quitter les terres occupées. Tout le monde sait que ce sont les terres de l'Azerbaïdjan», a déclaré Recep Tayyip Erdogan ce 28 septembre à Istanbul.
Il a également accusé le groupe de Minsk de l'OSCE d'être incapable de résoudre le problème du Haut-Karabagh.
«Pendant 30 ans, ils n'ont pas pu résoudre ce problème. Et ils ont tout fait pour qu'il ne soit pas résolu. Maintenant, ils nous apprennent, et parfois ils menacent. Ils demandent: y a-t-il [au Haut-Karabakh, ndlr.] des militaires turcs? La Turquie y fournit-elle des armes? Ceux qui le demandent ont eux-mêmes envoyé des milliers de camions d'armes dans le nord de la Syrie», a déclaré Erdogan, faisant référence au soutien accordé par Washington aux milices kurdes que la Turquie considère comme terroristes.
Affrontements au Haut-Karabakh: la crainte d'une intervention turque en cas de guerre
Un conflit majeur impliquant l'Azerbaïdjan et l'Arménie pourrait entraîner l'intervention des puissances en concurrence dans la région du Caucase, la Russie et la Turquie. Cette dernière a aussitôt affiché son soutien sans faille à l'Azerbaïdjan.
De notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer
Si les combats dans la région du Haut-Karabakh devaient dégénérer en guerre, le choix d’Ankara serait clair : la Turquie a pris fait et cause pour ses « frères » turcophones d’Azerbaïdjan.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan leur a promis sur son compte Twitter le soutien total « de la nation turque », « avec tous nos moyens » et « comme toujours ». Il venait d’échanger par téléphone avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliyev, dont il a salué « la position avisée et déterminée ».
« Une seule et même nation »
Le président du Parlement turc, Mustafa Sentop, a accusé l’Arménie d’être «un État terroriste » et une « menace pour la paix dans toute la région ». Quant au ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, il a eu un entretien téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov, pour évoquer ce qu’Ankara qualifie « d’agression arménienne ».
Rien d’étonnant à cette prise de position. La Turquie est le plus proche allié de l’Azerbaïdjan et les deux États considèrent former « une seule et même nation ».
À l’inverse, les relations diplomatiques entre la Turquie et l’Arménie sont inexistantes et la frontière entre les deux pays est fermée depuis le début des années 1990, précisément en signe de soutien à Bakou dans le conflit du Haut-Karabakh.
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