Terrorisme au Sahel: «Nous nous dirigeons vers un Sahélistan»
Les djihadistes ne cessent de progresser dans le Sahel, multipliant les offensives meurtrières et poussant des centaines de milliers de personnes à se déplacer. Housseyne Ag Issa, spécialiste des mouvements armés dans le Sahel, analyse la situation dans un entretien exclusif pour Sputnik.
Le Sahel s’embrase! Pourtant, cette région qui abrite le plus grand désert saharien du monde, connaît depuis 2012 une présence accrue des forces militaires étrangères et des coalitions militaires internationales censées lui porter secours, notamment la force conjointe des pays du G5 Sahel lancée en 2014 par la France, ou des bases américaines dans le nord du Niger.
Mardi 30 octobre dans la soirée, une énième attaque djihadiste est survenue dans un camp militaire dans le sud-est du Niger, causant la mort d’au moins douze personnes. Revendiquée par le groupe terroriste Boko Haram, dirigé par le nigérian Abubakar Shekau, cette offensive vient s’ajouter aux violences désormais quotidiennes que vit ce pays du Sahel, qui a pourtant décrété depuis 2015 l’état d’urgence dans ses frontières sud-est, ouest et nord.
Trois jour plutôt, son voisin du sud-ouest, le Burkina Faso, a connu une attaque djihadiste qui a coûté la vie à une quinzaine de personnes dans le nord. Ce mois d’octobre a été très meurtrier pour le pays dont le nombre des victimes du terrorisme, depuis 2015, s’élève à 600 personnes, selon l’Agence France Presse. Et le nombre de déplacés en raison des violences s’est accru de plus de 507% depuis le début de l’année en cours, selon la Croix rouge internationale.
Au Mali, le premier pays sahélien à avoir subi la présence du djihadisme, aucune région n’est épargnée par les groupes terroristes armés. S’il est difficile d’établir un chiffre exact sur le nombre total de personnes assassinées depuis 2012, on sait qu’au moins près de 200.000 personnes ont été obligées de se déplacer, selon l’ONU.
Ce nombre est presque doublé au Niger où l’on compte 450.000 réfugiés et déplacés, d’après l’ONU.
Le Tchad, où les attaques djihadistes sont plus sporadiques, est fragilisé par ses frontières ouest, notamment la région bordant le lac Tchad où s’infiltrent des terroristes de Boko Haram depuis le Nigeria et le Cameroun voisins.
Les présences militaires sont-elles impuissantes face aux groupes armés dont les actions ne connaissent aucun répit? Quelles sont ces factions qui terrorisent les populations? D’où puisent-elles leurs forces?
Pour tenter d’y répondre, Sputnik a interviewé Housseyne Ag Issa, journaliste malien, spécialiste des mouvements armés dans le Sahel. Il est également directeur en chef du quotidien franco-arabe Kibaru.
Extrait:
Sputnik: Comment observez-vous leur évolution lors de ces dernières années?
Housseyne Ag Issa: «Les djihadistes sont de plus en plus répandus dans la région et leur nombre est en constante augmentation. Au départ, nous avions un ou deux principaux groupes, constitués autour de l’organisation d’Al Qaeda*. Actuellement, il y en a plusieurs, notamment depuis l’arrivée de Daech en 2014, qui compte actuellement plusieurs factions affiliées à l’organisation de Daech en Iraq et en Syrie.»
Sputnik: Pourquoi, en dépit de l’augmentation de présence militaire étrangère, leurs activités ne se réduisent-elles pas, bien au contraire?
Housseyne Ag Issa: «Les interventions étrangères n’ont en rien diminué la présence et les activités des groupes djihadistes. Au Mali par exemple, nous avons observé que les forces militaires françaises n’avaient fait que chasser les djihadistes des grandes villes commeTombouctou, Gao ou Kidal.
Les groupes djihadistes restent donc fortement présents et mènent leurs offensives quand ils le veulent. La dernière en date est l’attaque des camps de l’armée malienne à Mondoro et Boulkessi dans le centre du pays, le 30 septembre dernier, qui a fait une trentaine de morts.
La force de ces factions réside dans leur adoption par les populations du Sahara. Ces personnes se sentent marginalisées et ignorées par les États et ce sont ces groupes, notamment Al Qaeda*, qui leur viennent en aide lorsqu’ils ont besoin, par exemple pour transporter un malade à l’hôpital ou même se nourrir. Alors que l’État, qui devait assurer ces services de base, est complément absent!»
Sputnik: Depuis quand le Sahel a-t-il commencé à adopter la pensée djihadiste? Cette pensée est-elle en progression?
Housseyne Ag Issa: «Cela fait une vingtaine d’années que la pensée djihadiste s’est introduite dans notre région. Cela s’est produit lors de l’arrivée au Nord-Mali des groupes salafistes pour la prédication et le combat qui avaient lieu en Algérie. Cette idéologie a commencé à prendre du terrain jusqu’à sa propagation en 2005 et a évolué par la suite pour devenir dominante dans le Nord-Mali en 2012, lors de l’éclatement de la crise des mouvements indépendantistes et le coup d’État militaire survenu cette même année.
Cette situation a mené par la suite à l’intervention militaire étrangère, notamment à travers la force Barkhane, ce qui a provoqué une dislocation au sein des groupes djihadistes et qui les a poussés à quitter le Nord-Mali pour occuper les déserts et les régions semi-arides qui s’étendent jusqu’aux pays frontaliers. Ceci pourrait expliquer la détérioration de la situation sécuritaire dans le Sahel de manière générale.»
Sputnik: Il y a des zones qui connaissent à la fois des violences ethniques et djihadistes. Pourrions-nous imaginer que les ethnies en conflit, principalement dans le centre du pays, soutiennent des groupes armés différents ou opposés?
Housseyne Ag Issa: «Effectivement, il existe des zones où on assiste à une émergence et à une augmentation des conflits tribaux et sociaux, auxquels sont venus se greffer des groupes djihadistes, à l’image de la région centre du Mali. Cette zone connaît depuis plusieurs années des conflits entre les tribus Fulani, accusées de soutenir les brigades terroristes de Macina, gérées par Ahmadou Koufa, et les Donzos connus pour leur allégeance au gouvernement central de Bamako. Ces différends ont débuté il ya quelques années pour des raisons d’intérêt économique, les Foulanis étant des bergers et les donzos, agriculteurs, chasseurs.»
Sputnik: Les situations d’état d’urgence décrétées au niveau des frontières de certains pays ont-elles réduit les activités djihadistes?
Housseyne Ag Issa: «Non, au contraire, les opérations djihadistes les plus sanguinaires ont été menées après le décret de ces états d’urgence, ce qui signifie clairement que cette mesure n’a aucunement rebuté les groupes terroristes dans leurs activités.»
Sputnik: Vers quoi converge la région du Sahel?
Housseyne Ag Issa: «Pour résumer, je dirais que la région du Sahel s’achemine vers une nouvelle appellation, le "Sahélistan", exactement comme l’Afghanistan! Les groupes djihadistes s’y multiplient et s’y propagent en se renforçant et frappent même au sein des camps militaires étrangers, à l’image de ce qui se produisait en Afghanistan où la force de ces groupes est devenue telle que l’administration américaine s’est vue dans l’obligation de négocier avec eux!»
Sputnik: En avril 2018, l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères Abdelkader Messahel a affirmé que les ressources financière des groupes djihadistes correspondent à 3,6% du PIB des quinze pays d'Afrique de l'Ouest. D’où puisent-ils ces énormes ressources financières?
Housseyne Ag Issa: «Pour ce qui est du financement, il me semble que personne n’arrive à en établir réellement les sources. Par exemple, lorsque les groupes djihadistes étaient dans le nord du Mali, ils affirmaient qu’ils vivaient des rançons payées contre la libération des otages, mais il me semble que cela ne suffit pas à financer leurs intenses activités. Donc le financement du terrorisme dans la région reste la grande question et le grand mystère!»
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Note: on voit encore que l'islam terroriste est arrivé dans ces régions avec le salafisme (qui lui vient des Saoudiens, les meilleurs amis des Occidentaux), on notera encore leurs multiplications, sur ce point aussi j'avais dit-il a de cela quelques années, que les militaires français finiraient par être débordé par les terroristes islamiques (ce qui finira par arrivée)
Burkina Faso : cette si inquiétante prolifération de groupes djihadistes
Face à la montée progressive de la menace terroriste, l’État est sollicité sur plusieurs fronts à la fois, ce qui ne facilite pas sa stratégie. Que ce soit a Ouagadougou ou dans les regions a l’interieur du pays, la pression des djihadistes se fait de plus en plus forte. Environ 23 % de la population du Burkina Faso, pays majoritairement musulman, est chrétienne.
Depuis 2016, le pays est menacé par des groupes djihadistes venus du Mali et qui ont trouvé dans la région du Sahel burkinabè un terreau propice pour se développer. Progressivement, le djihadisme est devenu endogène, incarné par certaines figures burkinabè comme l’imam Malam Dicko. Si ces groupes djihadistes utilisent toujours le Mali comme base arrière, ils s’appuient de fait, en grande majorité, sur des citoyens du Burkina Faso.
Certains opéraient au Mali depuis 2012 dans les rangs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique et Ansar Dine à Tombouctou, ou dans les rangs du Mouvement pour l’unification et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) dans le Gourma et dans le cercle d’Ansongo. Ils ont réorienté leurs actions sur le Burkina Faso à partir de 2016. D’autres, nouvellement engagés dans la nébuleuse djihadiste, ont été recrutés sur la base de facteurs proprement locaux – qu’ils soient sociaux, religieux, économiques ou politiques. […]
Le Point
Note: n’oublions pas que l’islam a été colonisé et que tous ces groupes terroriste ne sont qu'un retour aux sources, l’islam va redevenir l'islam
Pakistan : les femmes interdites à la manifestation pour la démission du Premier ministre organisée par les islamistes
Le Premier ministre du Pakistan, Imran Khan, est confronté à une première contestation d’ampleur, vendredi, avec plusieurs milliers de manifestants islamistes qui ont rejoint Islamabad pour réclamer sa démission.
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La « marche Azadi (pour la liberté, NDLR) » est menée par le maulana – un titre honorifique dans l’Islam – Fazlur Rehman, qui dirige le Jamiat Ulema-e-Islam (JUI-F), l’un des plus grands partis islamistes du pays. Le religieux, rival de longue date du Premier ministre, appelle à sa démission et à l’organisation d’une nouvelle élection « libre et régulière ».
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Le maulana Rehman conduira les prières du vendredi avant de lancer la manifestation dans la capitale, a annoncé son parti.
Les organisateurs ont refusé que des femmes fassent partie du cortège, s’attirant de vives critiques sur les réseaux sociaux.
Des informations font état de journalistes empêchées de couvrir l’évènement.
Alors qu’elle commençait à parler face caméra, « un homme est venu et à commencé à dire que les femmes n’étaient pas admises, qu’elles ne POUVAIENT PAS rester. Partez ! », a raconté la reporter Shiffa Yousafzai sur Twitter.
« En une minute, une foule d’hommes nous a encerclés et a commencé à chanter les slogans, nous avons dû partir », a-t-elle poursuivi, racontant s’être avant cela « sentie très mal à l’aise d’être dévisagée comme une extraterrestre » par la foule masculine.
« En regardant de loin la ‘marche Azadi’, une chose est claire pour moi. Dans la démocratie pour laquelle le maulana se bat, les femmes n’auraient pas leur place« , a tweeté la défenseure des droits de l’Homme, Marvi Sirmad.
France24
Note : le seul pays musulmans (islamique) a possédé l'arme nucléaire
Lourdes (65) : augmentation de 220% du nombre de vols à la tire depuis le début de l’année
À Lourdes, le nombre de vols à la tire a plus que doublé, passant de 117 de janvier à septembre 2018, à 274 sur les neuf premiers mois de 2019. […] Ils sont commis par « des professionnels très organisés », qui « viennent par vagues et changent sans arrêt »
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« Cette année, il y a eu une explosion statistique », indique le procureur de Tarbes Pierre Aurignac. « On n’est pas dans ce qu’on a déjà pu connaître sur Lourdes, à savoir des problèmes de mendicité. Là, on a des personnes qui vont commettre des infractions. C’est vraiment le numéraire qui est recherché. Ces vols sont le fait de bandes organisées issues principalement de la communauté bosnienne », poursuit-il.
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La plupart de ces vols ont lieu dans le centre-ville ainsi que dans les rues commerçantes situées près du Sanctuaire. Une trentaine de faits ont été relevés depuis le début de l’année à l’intérieur du Sanctuaire, soit cinq fois plus que l’an dernier.
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SudOuest
Note : C’est aux fruits que l'on reconnaît l'arbre, un mauvais arbre donnera toujours de mauvais fruits
Chaque arbre se reconnait à son fruit (tirée des évangiles)
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